République démocratique du Congo
Pendant que Martin Fayulu parcourt toute la RDC pour mener sa « résistance pacifique » et « réclamer la vérité des urnes », Moïse Katumbi qui l’a soutenu pendant la présidentielle du 30 décembre semble discret.
Comme Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi s‘était engagé à intégrer la coalition Lamuka (réveille-toi en lingala) pour soutenir Martin Fayulu lors des élections générales dont la présidentielle remportée selon la commission électorale (CENI) et la cour constitutionnelle par Félix Tshisekedi avec 38 % des voix au détriment de Martin Fayulu avec 34 % des suffrages.
Verdict jusqu’ici contesté par Fayulu qui s’est toujours autoproclamé « seul président légitime » de RDC pour avoir obtenu selon lui 60 % des voix. Mais alors que Fayulu multiplie des meetings et des conférences de presse pour mener sa « résistance pacifique », Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi se montrent jusqu’ici discrets.
>>> LIRE AUSSI : RDC : Fayulu appelle à la ‘résistance pacifique’ Si la discrétion de Bemba n’est pas beaucoup commentée, le mutisme de Katumbi semble avoir laissé libre à une sorte de confusion au sein du mouvement « Ensemble pour le changement » et du G7, un groupe de 7 partis soutenant l’ancien gouverneur de la province du Katanga.
Une situation dont le mouvement se dit conscient. « L’ambiance politique postélectorale demeurant préoccupante dans notre pays, certains membres d’Ensemble ont été amenés à affirmer des positions strictement personnelles, qui n’engagent pas la coalition », indique un communiqué rendu public récemment par Pierre Lumbi, membre du groupement de Katumbi et ancien directeur de campagne de Fayulu.
En effet, des cadres dont Delly Sesanga et Claudel Lubaya sont de plus en plus cités dans un processus de rapprochement avec la coalition Cap pour le changement (CACH) du nouveau président, Félix Tshisekedi.
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Pendant ce temps, un autre groupe de « katumbistes » porté par Olivier Kamitatu dit rester fidèle au « président légitime » Martin Fayulu pour continuer « une résistance pacifique » à Félix Tshisekedi. Des médias congolais parlent même d’une certaine passe d’armes au sein d’Ensemble pour le changement.
Pour le mouvement de Katumbi, il est temps de « clarifier » la position. « Respectant la liberté d’expression des uns et des autres, Ensemble pour le Changement, coalition dirigée par le Président Moïse Katumbi Chapwe, membre de la coalition Lamuka, informe l’opinion publique congolaise qu’elle tiendra, ce dimanche 24 février 2019, un point de presse pour clarifier sa position au regard de la crise postélectorale qui menace la stabilité et la paix en République démocratique du Congo », peut-on lire dans le communiqué de Pierre Lumbi.
S’il est difficile de prédire la direction qu’indiquera Moïse Katumbi, certains de ses camarades suggèrent cependant qu’il faut une refonte de Lamuka sur la base d’un nouveau contrat. « Si Lamuka veut continuer le combat sous la forme d’une opposition permanente, il faut un autre accord », déclarait le 20 février Christophe Lutundula président du G7 dans le Katanga. « Moise Katumbi n’est pas et ne sera jamais l’ennemi de Fatshi », a-t-il poursuivi.
« Lamuka n’existe plus après l‘élection présidentielle. Il faut évaluer les choses et voir s’il faut travailler avec Félix ou faire une opposition républicaine », renchérit pour sa part, José Endundo, un autre responsable du G7.
La réunion du dimanche 24 février s’annonce donc fort déterminante quant à l’avenir non seulement d’Ensemble pour le changement, mais aussi celui de Lamuka.
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